L’affacturage est désormais la principale source de financement à court terme pour les entreprises françaises. Plus rapide et moins coûteux qu’un découvert bancaire, il permet aux entreprises d’obtenir rapidement des liquidités en vendant leurs factures à une société spécialisée. L’affacturage présente de nombreux avantages : il augmente la trésorerie, améliore la présentation financière, et permet de régler des factures à l’international. Cependant, toutes les entreprises ne peuvent pas en bénéficier. Sa mise en place, simplifiée par le numérique, requiert des ressources humaines et financières ainsi qu’une gestion rigoureuse. De plus, les entreprises opérant dans des secteurs jugés à risque peuvent rencontrer des difficultés à trouver un affactureur.

L’affacturage est une solution qui permet de convertir rapidement des factures en liquidités. En offrant une alternative au crédit bancaire, il aide les entreprises à combler leurs besoins de trésorerie. Le principe est simple : l’entreprise cède ses créances à une société spécialisée, souvent filiale de grands groupes bancaires tels que le Crédit Mutuel, BNP, ou Société Générale. La société d’affacturage verse immédiatement les fonds à l’entreprise et devient propriétaire des factures, assumant ainsi le risque jusqu’à leur recouvrement.

Cette solution est largement adoptée dans certains secteurs, notamment le conseil, où les clients règlent à soixante jours alors que les salaires, versés en fin de mois, représentent le principal poste de dépenses. En période d’inflation et de hausse des prix des matières premières, l’affacturage est également apprécié dans l’industrie. Il permet de financer des portefeuilles clients et d’obtenir immédiatement des liquidités.

L’affacturage est moins cher qu’un découvert

Bien que cette prestation ait un coût, les entreprises françaises y ont de plus en plus recours. L’affacturage est devenu la principale source de financement à court terme pour les entreprises. En 2022, les affactureurs ont racheté l’équivalent de 422 milliards d’euros de factures. En dix ans, l’activité du secteur a été multipliée par 2,5 en France, selon l’Association française des sociétés financières (ASF).

L’affacturage est moins onéreux qu’une ligne de découvert bancaire classique ou un crédit renouvelable.

Pourquoi cet engouement ? Les entreprises ont compris que l’affacturage est nettement moins cher qu’une ligne de découvert bancaire classique ou un crédit revolving. Cet avantage s’explique par un coût du risque inférieur. Pour une banque soumise à des ratios prudentiels, le poste client présente un risque difficile à maîtriser et nécessite un financement à l’aveugle. Accorder un crédit à une PME revient à financer un actif immatériel vivant, qui se déforme au gré de l’émission et de l’encaissement des factures. En rachetant les factures de l’entreprise, la société d’affacturage déplace le risque. Le débiteur n’est plus la PME locale, mais le client de cette dernière : un groupe du CAC 40 ou une grande collectivité locale.

L’affacturage, plus avantageux et non bloquant

Pour les entreprises, l’affacturage est devenu une source de financement complémentaire, car il ne réduit pas le potentiel de financement bancaire. L’affactureur avance les fonds sans diminuer la capacité de l’entreprise à s’endetter pour des projets d’investissement de long terme. En effet, cette solution permet d’obtenir rapidement des montants importants, contrairement à une ligne bancaire classique qui nécessite de démontrer la bonne santé de l’entreprise avec des bilans annuels. En affacturage, le montant des fonds octroyés peut changer plusieurs fois par an en fonction des besoins. C’est avantageux pour les entreprises en forte croissance.

L’affacturage permet également de financer des créances à l’international. Les entreprises qui exportent massivement font parfois face à des délais de paiement de quatre-vingt-dix ou cent vingt jours, augmentant ainsi leurs besoins en fonds de roulement.

L’affacturage a également une fonction courante encadrée par les commissaires aux comptes : en cédant ses factures, l’entreprise améliore la présentation de son état financier. Cette technique de déconsolidation, qui consiste à retirer un actif ou un passif du bilan pour optimiser les ratios de rentabilité, est fréquente chez les grands comptes et les entreprises de taille intermédiaire.

L’affacturage, un levier pour tout type de structure

Autrefois perçu comme une technique de sauvetage pour les entreprises en difficulté, l’affacturage ne porte plus cette image aujourd’hui. L’introduction de solutions confidentielles, sans notifications de recouvrement, a joué un rôle clé dans son développement en France. L’entreprise utilise un compte d’encaissement à son nom, de sorte que le débiteur ignore que son fournisseur fait appel à une société d’affacturage. Cette solution discrète élimine la crainte de passer pour une entreprise en difficulté.

Déléguer la gestion du poste client

Il y a encore quelques années, l’affacturage était un dispositif très élitiste. Sa mise en œuvre était tellement lourde et technique qu’elle se justifiait seulement pour de gros volumes. La digitalisation a simplifié le fonctionnement de l’affacturage, bien que sa mise en place et son suivi nécessitent toujours une certaine rigueur. Aujourd’hui, les entreprises peuvent confier tout ou partie de la gestion de leur poste client à l’affactureur ou au courtier. Certains prestataires offrent des services bien au-delà de la simple gestion des factures : ils mettent en place un flux informatique, fournissent une assistance juridique pour l’affacturage déconsolidant, pilotent le contrat, et assurent le recouvrement amiable des factures de manière confidentielle

Une solution qui s’adapte à vos besoins

Il est important de noter que toutes les entreprises ne peuvent pas accéder à cette technique financière. La principale limitation est que l’affacturage ne s’applique pas au secteur B2C et est limité aux secteurs B2B. Certaines entreprises, bien que non exclues, doivent respecter des conditions strictes, notamment celles qui ne facturent pas “à terme échu”. Par exemple, dans le BTP, les factures intermédiaires d’un chantier non achevé ne sont pas considérées comme définitivement dues. Cette restriction ne signifie pas que l’affacturage est impossible, mais l’affactureur sera plus exigeant quant à la situation financière de l’entreprise cédant ses factures. Les courtiers cherchent ainsi à minimiser le risque de litiges commerciaux. Dans tous les cas, il est nécessaire de souscrire une assurance crédit pour se protéger contre la faillite du débiteur et, parfois, de consulter plusieurs affactureurs avant de trouver le bon partenaire.